1792 : L’exploration de la côte du Pacifique

Malgré la présence d’établissements espagnols au sud et russes au nord, la côte du Pacifique entre ce qui est aujourd’hui le nord de la Californie et le sud-est de l’Alaska est peu explorée en 1792. La possibilité de découvrir un passage au nord-ouest est encore envisageable et les explorateurs espèrent trouver une large baie ou une rivière qui les mènera loin à l’intérieur des terres. En juin, le Bostonien Robert Gray traverse un banc de sable dangereux et arrive à l’embouchure d’un fleuve inconnu à bord d’un navire – Columbia Rediviva – nommé en l’honneur du tricentenaire de Christophe Colomb. Gray baptise le fleuve d’après le navire; le nom Columbia sera ensuite souvent utilisé dans la région. Quelques mois plus tard, le commandant de marine britannique George Vancouver envoie un de ses hommes, William Broughton, explorer le même fleuve à bord du HMS Chatham.

1793-1806 : Les percées dans l’Oregon Country

Les Européens font de grandes incursions dans ce qui sera bientôt connu comme l’Oregon Country. Alexander Mackenzie, qui travaille pour une nouvelle entreprise de traite des fourrures nommée la Compagnie du Nord-Ouest (de Montréal), devient le premier Européen à voyager par voie de terre en Amérique du Nord jusqu’à l'océan Pacifique. Lewis et Clark, envoyés par le gouvernement américain pour évaluer les voies terrestres vers le Pacifique à partir de la Louisiane nouvellement acquise, accomplissent le même exploit quelques années plus tard et passent l'hiver à l'embouchure du fleuve Columbia. Simon Fraser, également de la Compagnie du Nord-Ouest, remonte la rivière de la Paix à partir du lac Athabasca et met en place les premiers postes de traite des fourrures près de la ligne continentale de partage des eaux. Il appelle ce pays nordique Nouvelle-Calédonie.

1807-1812 : Des compagnies de traite des fourrures rivales

David Thompson et Simon Fraser, de la Compagnie du Nord-Ouest, explorent séparément deux grands fleuves qu'ils ont découverts à l'intérieur des terres. Celui de Fraser porte désormais son nom; celui de Thompson s'avère être le Columbia. Ce dernier est considéré comme le fleuve clé pour sortir les fourrures de l’intérieur des terres. La Compagnie des fourrures du Pacifique (CFP) de John Jacob Astor, basée à New York, envoie à la fois un navire (le Tonquin) et une expédition par voie terrestre (menée par Hunt) pour établir un poste de traite des fourrures à l'embouchure du Columbia. Il est désormais crucial de distinguer les territoires américains et britanniques dans l'Oregon Country. Lorsque la nouvelle de la guerre entre les deux pays se rend à Fort Astoria, à la fin de 1812, l'ensemble des exploitations de la CFP (dont plusieurs postes intérieurs) est vendu à la Compagnie du Nord-Ouest afin d'éviter la saisie de ses biens par la marine britannique.

1819 : Limites sud De Facto

Au lendemain de la guerre de 1812, les Américains et les Britanniques s’entendent pour que leur frontière commune soit le 49e parallèle jusqu’aux « montagnes de pierres » – aujourd’hui les Rocheuses. À l’ouest, l'Oregon Country peut être librement parcouru et exploité par les citoyens des deux pays pour les dix prochaines années. En ce qui a trait au commerce des fourrures, la Compagnie des fourrures du Pacifique a disparu et laisse seule la Compagnie du Nord-Ouest. Les États-Unis et l'Espagne ont signé le Traité d’Adams-Onís, en vertu duquel la limite nord des possessions espagnoles est fixée au 42e parallèle nord. Cette ligne devient ainsi la limite sud de l’Oregon Country.

1825 : Une prolongation indéfinie de l’occupation mixte

En 1824, les Américains et les Russes concluent une entente pour séparer leurs possessions sur la côte du Pacifique. La ligne est tracée à 54 ° 40’ de latitude nord, ce qui correspond à la pointe la plus méridionale des îles de l'Alaska. L'année suivante, les Britanniques et les Russes vont encore plus loin dans l’établissement de la frontière : elle commence au parallèle 54 ° 40’ puis se dirige vers le nord pour suivre la côte, 10 miles à l’intérieur des terres. La colonie espagnole du Mexique est devenue un pays indépendant (1821), les Britanniques et les Américains convoitent son port à Yerba Buena (San Francisco) qui est plus sûr que l’embouchure traîtresse du fleuve Columbia. Bien qu'ils discutent des diverses manières de séparer l’Oregon Country, les Américains et les Britanniques sont incapables de parvenir à un compromis et acceptent de prolonger l'utilisation mixte du territoire indéfiniment. La Compagnie du Nord-Ouest a maintenant été intégrée à la Compagnie de la Baie d’Hudson.

The North West Company has now been taken over by the larger Hudson's Bay Company.

1841 : Puget Sound est maintenant sur les cartes

Des Américains commencent à s’installer juste au sud du Columbia, dans la vallée de la Willamette. La région au nord du fleuve, qui inclue le siège de la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) à Fort Vancouver, est largement considérée comme britannique. La CBH exporte du bois, des grains et du poisson de l’Oregon Country vers l’est et vers les îles Sandwich (Hawaii). L'expédition d’exploration des É.-U. (nommée US Ex. Ex. en anglais) voyage dans le Pacifique pour établir une notoriété nationale. À l'été 1841, l’expédition explore Puget Sound et nomme certains points du détroit. Ce port remarquable vaudra cher lors de la division de l’Oregon Country; avec l'arrivée des colons, la ligne se doit d’être tracée quelque part. Sur cette carte, on voit le Texas, nouveau pays né de la rébellion d'une province mexicaine, qui atteint le 42e parallèle nord.

1846 : La Grande-Bretagne et les É.-U. signent le Traité de l’Oregon

Malgré la pression populaire qui veut « Tout l’Oregon ou rien! », les États-Unis signent le Traité de l’Oregon avec la Grande-Bretagne. L’Oregon Country est divisé au 49e parallèle nord, mais toute l'île de Vancouver, dont Fort Victoria où se trouve le nouveau siège de la Compagnie de la Baie d’Hudson, va à la Grande-Bretagne. Un aspect du traité va causer des problèmes plus tard : quand elle arrive à l’eau salée, la frontière doit descendre au milieu du détroit « qui sépare le continent de l'île de Vancouver... jusqu’à l'océan Pacifique ». Malheureusement, le traité n’indique pas à qui appartiennent les nombreuses îles du détroit. La moitié américaine de l’Oregon Country est inorganisé à cette époque, mais les colons américains de la vallée de la Willamette bâtissent déjà leur capitale à Oregon City. Le Texas est sur le point de devenir un État des États-Unis. En fait, les États-Unis entreront bientôt en guerre contre le Mexique afin d’acquérir la Californie.

1862 : Premières communautés et ruée vers l’or

Les États-Unis sont en pleine guerre de Sécession. L'Oregon est maintenant un État. Ce qui reste de l’Oregon Country du côté américain, où quelques postes de la CBH sont encore actifs, devient le territoire de Washington. Au nord du 49e parallèle, l'or découvert dans la région du Bas-Fraser et de Cariboo incite le gouvernement britannique à officialiser la colonie de la Colombie-Britannique. Sa limite nord est formée par les rivières Nass et Finlay. Plus au nord, les découvertes d'or dans la région de la rivière Stikine ont également mené à la création du territoire Stikine. Dans la foulée de la guerre américano-mexicaine, la Californie (déjà un État) et les territoires du Nevada et de l'Utah appartiennent désormais aux États-Unis. L’île de San Juan est encore détenue par les États-Unis et la Grande-Bretagne en attendant que la commission d'arbitrage international règle le problème des frontières.

1872 : La création de la Colombie-Britannique

La colonie de l'île de Vancouver, celle de la Colombie-Britannique et le territoire Stikine ont été combinés pour former la province de la Colombie-Britannique dans le Dominion du Canada nouvellement désigné. Du côté américain, les territoires de Washington et de l'Idaho naissent de l'ancien territoire de Washington. Ce qui en reste fera partie du territoire du Montana. L’Amérique russe achetée par les États-Unis (1867) devient provisoirement le Département de l'Alaska. Par l'accord d’arbitrage, la frontière aux îles San Juan passe dans le détroit de Haro, laissant l'île de San Juan elle-même aux États-Unis. Les activités de la Compagnie de la Baie d'Hudson aux États-Unis ont cessé.

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